J0 – Départ Du lac de Longemer au lac de Lispach
Après constitution du sac chez moi, environ 15kg pour le bivouac de 3 jours, c’est parti pour un trajet en voiture d’1h45.
Démarrage en fin de journée vers 18h pour une première mini étape au départ du Lac de Longemer.
Plein d’excitation, je commence la marche le long du lac, avant d’arriver au pied de la première montée. Comme annoncé le sentier est technique, et le temps de reprendre mes marques, je prends mon temps mais arrive tout de même a bout de cette montée !
La vue est sympathique arrivé au sommet mais il est encore un peu tôt pour profiter du coucher de soleil.
L’objectif de cette mini étape est de faire la redescente vers le lac Lispach. Lors de la redescente j’ai le temps de faire un petit détour vers une ancienne mine de cuivre, un simple trou dans la montagne et bien trop bas pour que j’ose m’y aventurer.
Je termine la descente aux abords du lac, devant une vue magnifique. Le lac est une tourbière, formée au fil des ages. Je fais le tour du lac, à la recherche d’un coin pour le bivouac. Je trouve un spot bien isolé et m’installe pour la nuit. En premier repas, un bout de pizza et des fruits. Tellement copieux que je ne termine pas et m’en garde pour le lendemain.
J1 – Première grande journée – Du lac de Lispach au lac de Blanchemer
La nuit se passe pas trop mal, avec un réveil vers 7h, je déjeune avec une vue superbe sur le lac et me met en route vers 8h30. Intrigué, je vais voir la piste de saut à ski et je ne résiste pas à l’appel de faire un premier détour sur la trace initialement prévue. Direction le chemin du tour des roches, sur sa variante difficile (le cercle rouge). Pourquoi ? Car le sentier est annoncé avec un panneau chemin difficile et réservé aux randonneurs confirmés ! Impossible de passer à coté. Et effectivement, on se retrouve sur un sentier assez technique et par endroit équipé comme pour une via ferrata. Vraiment chouette passage.
Mes pas m’amènent ensuite vers le chalet des champis, ou je rencontre un autre randonneur en bivouac, venu de Paris la veille en stop pour faire une rando en 3 jours dans le coin. Chapeau à lui. Je fais également le plein en eau, à la source juste derrière le chalet (qui à cette date coule à compte goutte). C’est un vrai exercice de méditation que de s’y ravitailler.
Maintenant il va falloir changer de montagne, et démarre une longue descente avec un chemin fort étrange sur la fin, un chemin de schlittage.
Et s’ensuit donc la remontée vers le lac de Machais, ancien lac de glaciation devenu immense tourbière masquant le lac de plus de 20 metres de fond.
Je poursuit mon ascension et déjeune dans l’abri du Col de l’étang. J’emprunte ensuite un bout du plus jaune pour voir la magnifique vue sur la tourbière vue d’en haut, puis je prend le rectangle bleu en direction du Rainkopf, deuxième entorse à la trace initiale. Mais quel excellent choix ! Au lieu de rester dans la vallée, me voila au prix d’une longue ascension à m’émerveiller d’une superbe vue sur l’ensemble du massif Vosgien. Quelle vue !
Pour terminer la journée, il ne reste qu’à redescendre vers le lac de Blanchemer, lieu du second bivouac. J’y arrive vers 17h, le temps de me poser, de faire trempette, et de constater avec un léger effarement le nombre énorme de personnes en recherche de bivouac pour la nuit.
Le choix du spot est cher, et je me positionne assez rapidement sur un endroit disposant d’une vue superbe sur le lac. Par contre pas de chance, des gens ont profité de la proximité avec la route pour amener quasiment toute une sono et le son résonnera dans la vallée du lac jusqu’à pas moins de 3h du mat. Pas une super nuit. A refaire, il faudrait balancer le ratio vue/calme pour questionner le choix de ce lieu de bivouac. Je dirais qu’en période creuse on peut y bivouaquer mais pas en haute saison (et encore moins lors d’un mini pont férié).
J3 – Deuxième longue journée
Tout petite nuit. Levé vers 7h par la lumière. La journée s’annonce compliquée mais je me met en route assez rapidement pour laisser la foule derrière moi.
Jugée trop court et trop simple, je revisite l’intégralité de cette deuxième journée comparé au tracé initial du circuit prévu. C’est donc en direction de la Fontaine de la Duchesse que je m’élance, en recherche d’un refill d’eau dont les stocks commencent à bien baisser. Je fais le plein complet d’eau à cette source, puis je pars en direction du Hohneck. Alors que le vent se lève, le coin est aussi bien plus fréquenté (route des Crêtes et GR oblige). Mais la vue vaut clairement le détour.
Je ne vois donc qu’au loin le lac de la lande auprès duquel je ne passerai finalement pas. J’amorce la redescente par le Col de Thiaville, puis passe le long de la réserve biologique. Un peu gâché par la route non loin, j’arrive au collet et amorce le plus dur de la redescente vers la cascade Charlemagne. Rien de bien méchant cependant et l’arrivée à la cascade marque bien le coup pour fêter l’arrivée.
La fatigue de la nuit commence à peser, mais je passe rapidement au niveau du lac de Retournemer, vais voir la petite cascade, et suis pris d’une idée quelque peu saugrenue. Voyant que le retour n’est composé que d’une longue piste ennuyante en fond de vallée, je constate sur la carte IGN un tracé qui me fait rejoindre le rond jaune plus en haut de montagne, qui me permet ensuite de redescendre au lac. Ni une ni deux, et voulant m’éviter l’ennuie de la marche sur piste, je commence l’ascension au milieu de … rien.
Et oui le sentier est totalement perdu. Je me retrouve au milieu de la montagne à chercher les rares traces du sentier. Que je retrouve dans un petit col avec des traces de feu. Je vais une rapide pause mais ne souhaitant pas m’éterniser hors des sentiers balisés, je poursuis mon travail d’enquête tout en me basant sur le gps. Je trouve peu de temps après un vieux chemin de débardage qui me permet ainsi de rejoindre le rond jaune. La fatigue me pèse lors de cette montée, mais ce n’est que le début .
Si vous lisez ces lignes en voulant refaire ce circuit : Prenez le rond bleu en direction du col de feignes et ne suivez surtout pas le tracé gpx sur cette partie.
Me voici donc, fatigué mais heureux, sur le sentier de la gauche de retournemer, qui va me ramener sur les berges du lac de longemer. La redescente se fait sur un sentier très technique encore une fois, équipé style via ferrata par endroits, mais en plus avec des arbres au milieu des passages techniques.
Je ne vais pas vous le cacher, cette redescente a été une épreuve, principalement à cause de la fatigue qui m’a rattrapé. C’est donc avec beaucoup de prudence que j’ai négocié cette descente, comptant par endroit les pas qui m’amèneraient en bas de cette interminable descente.
Un petit orage pour rendre les pierres glissantes plus tard, j’arrive tout de même indemne aux berges du lac, et fête mon arrivée dignement au Snack bar en faisant une longue pause pour me restaurer et m’hydrater.
Je termine la rando le long du lac, fais un plouf dans l’eau bien fraiche, ce qui a le mérite de me rafraichir pour la route du retour en voiture