Une matinée de défi s’annonce. Cette première nuit à plus de 4000m a été agitée, avec beaucoup de réveils et un sommeil de piètre qualité. Nous partons avant le lever du soleil pour nous rendre au lac Tilicho. Départ du camp de base à 4200m pour aller jusqu’à environ 5000m.
A la lumière de la frontale, nous démarrons l’ascension. Nous sommes dans le noir pendant 1 heure environ, puis le lever de soleil nous éclaire peu à peu, nous permettant d’éteindre les lampes.
La montée s’avère difficile, et le fait qu’elle commence dès le départ ne permet pas de s’échauffer. De plus, le manque d’air commence à se faire sentir et rend l’effort amplifié.
Les sentiers sont du même acabit que ceux déjà rencontrés quelques jours auparavant : très raides. Et cette fois-ci en lacets. Lever la tête n’aide pas! Car on peut voir de tout petits gens au dessus de nous, au bout d’un nombre incalculable de lacets, et imaginer ce qu’il reste à parcourir. On voit très bien les lacets sur la trace :
Je n’arrive pas à trouver mon rythme sur cette montée. Rétrospectivement, je n’ai pas encore le réflexe d’hyperventiler, ce qui n’aide pas à se sentir bien. L’ascension vers le lac est donc particulièrement ardue et se fait à la volonté à défaut d’être acclimaté.
On pourra ajouter une mention spéciale au petit panneau lorsqu’on croit être arrivé, qui annonce qu’il reste encore 40mn de marche pour y arriver!
Pour le coup, content d’être arrivé au bout. Un nouveau record ! Et au dessus du Mont Blanc s’il vous plait. Cependant je sens que je ne suis pas au mieux et je n’arrive pas à profiter pleinement de la vue incroyable qui se déroule devant moi.
Mais quelle vue ! Nous avons le Tilicho Peak qui nous surplombe, sous son manteau de neige éternelles, de de nombreux glaciers qui nous surplombent et donnent naissance au lac. La neige éternelle vient même jusqu’à notre niveau, dure comme du béton, et étincelante.
La lac est situé à 4919m au dessus du niveau de la mer, ce qui en fait un des lacs les plus haut du monde (bien que les Népalais l’appellent le lac le plus haut du monde, ce n’est pas le cas). Il fait 85m de profondeur et contient 155millions de litre d’eau pure.
Le groupe passe environ 30 à 40mn autour du lac, où nous prenons quelques photos (et grimpons suffisamment pour dépasser la barrière 5000m) et je prend un petit thé dans une cahute (eh oui pourquoi pas). Thé bien agréable accompagné d’une petite barre énergétique, qui remonte les batteries en préparation à la descente.
Nous redescendons ensuite pour le déjeuner au base camp, ou nous récupérons un petit temps. La descente est expédiée en à peine une heure trente pour 4 ou 5 heures de montée.
Je ne prend pas de photos l’après midi. La raison ? Nous faisons le même chemin que la veille en sens inverse, pour coucher là où nous avions déjeuné la veille.
L’après midi de marche ne me laissera pas de souvenir impérissable, car l’effet de découverte a été consommé la veille. Il n’en demeure pas moins que les paysages restent sublimes ! La journée de marche a été longue, et je me couche tôt dans l’espoir d’une récupération efficace.