Préparatifs

Voilà, les parents arrivent demain. J’ai demandé a mon ami coréen de me donner les horaires de bus pour aller a l’aéroport d’incheon pour y aller. Problème : les parents arrivent tôt le matin ! Il va falloir prendre le bus à 3heures du mat. Nuit blanche en perspective pour ne pas louper le bus.

Je passe donc le début de la soirée sur l’ordinateur, puis, – il ne faut pas se rater avec le taxi- je part vers minuit environ. Je n’ai pas de problèmes pour me faire comprendre du taxi, même s’il a l’air endormi il me conduit a destination. Je n’avais jamais vu les rues de la ville aussi désertes.

Armé de mon sac à dos, j’ai a peu près trois heures d’avance, a poireauter dans la nuit, dans une avenue a 5 voies complètement déserte. Je commence par faire un tour de repérage autour de la station de bus, puis je part un peu a l’aventure aux alentours. Les panneaux lumineux éclairent mon chemin dans les rues commerciales que j’emprunte, mais aucune âme qui vive, c’est vraiment flippant. Je n’ose pas m’aventurer trop loin dans les rues désertes. Retour a la station de bus, toujours pas d’âme qui vive, et seulement 15 minutes se sont écoulées. Il n’y a pas assez de lumière pour lire, et d’ailleurs je n’en ai pas le courage, il faut rester éveillé. Il y a un distributeur de canettes, et je m’offre un coca en pariant sur l’effet placebo de la caféine pour rester éveillé.

Le temps passe vraiment trop lentement et je part à l’opposé de la station, vers ce qu’il me semble être un grand parc. La rue est peu éclairée mais marcher me tient en éveil, en slalomant entre les rochers qui pavent la route, je vois au loin des gardes, ou des policiers qui tiennent un petit poste au milieu de la route. N’ayant rien de mieux a faire et étant heureux de voir des gens, je ne trouve rien de mieux que m’approcher. Nonchalants, les patrouilles me regardent approcher et je tente de nouer le contact. Évidemment ils ne parlent pas un mot d’anglais, et ce n’est pas mon coréen balbutiant qui va me permettre de tenir la conversation. En optant pour le langage des signes et a l’aide de quelques mots, je leur fait comprendre que je prend le bus dans trois heures, que je suis fatigué, et que je n’ai rien d’autre a faire que de venir les voir. Ils commencent a parler entre eux et évidemment je ne comprend rien a ce qu’ils racontent. Une patrouille les rejoint et ils n’ont pas trop l’air de savoir quoi faire de moi.

J’ai froid. Évidemment il fait très beau, et en journée il fait tellement chaud qu’aucun pull n’est nécessaire, mais en cette nuit, a deux heures du mat, avec juste ma veste sans doublure ni pull, j’ai froid. Heureusement c’est ce qu’il me tient éveillé. Même en leur disant que j’ai froid ils n’ont pas l’air de trop vouloir me laisser entrer dans leur cahute, je leur demanderai bien de me prêter une de leur jolie veste de policier pour me tenir chaud, mais je ne sais pas comment le leur demander. Après un long moment a glander devant eux, je leur fait comprendre que je retourne a l’abri bus. Nouvelle canette.

Il n’y a toujours personne mais je n’ai plus le courage d’aller explorer un autre endroit. Enfin des gens arrivent petit a petit. Le départ approche. Je m’achète un ticket dans le petit guichet qui vient d’ouvrir. Le bus arrive, – un de luxe – et je me prépare a dormir le long du trajet qui m’amènera a l’aéroport retrouver mes parents.

Enfin j’arrive, cette fois je n’ai plus beaucoup d’avance, le bus arrive en même temps que les parents atterrissent Le temps de rejoindre le pont des arrivées et de trouver la porte de sortie, voilà papa et maman qui arrivent !

Je m’écrie : « Bienvenue en Corée ! » avec une grande joie. C’est une sensation que j’ai beaucoup de mal a décrire qui restera a jamais gravée dans ma mémoire. Quel instant de bonheur de les voir arriver, cela valait vraiment la nuit blanche et les préparatifs. Les parents ont l’air très content de me voir, bien que fatigués par le vol et le décalage horaire.